Le cité Radieuse du Corbusier

Le projet de construction de La Cité Radieuse est l’aboutissement d’un programme de recherche sur le logement, et la question urbaine, mené par Le Corbusier durant près d’un quart de siècle. Le but était d’apporter une réponse nouvelle au problème de logement collectif, dans sa double dimension urbaine et architecturale en un moment où la France est en train d’accumuler un déficit considérable dans ce domaine.








Pour répondre à la commande de la construction d’une Unité d’habitation, passée en 1945 par le ministre de la reconstruction Raoul Dautry, Le Corbusier va développer l’idée d’un modèle innovant et avant-gardiste : La cité-jardin verticale qui s’avère selon lui résulter « du don des techniques modernes, phénomène de synthèse architectural supprimant le gaspillage et prenant en charge les plus lourdes fonctions domestiques. Selon le Corbusier, l’Unité d’Habitation crée un phénomène social productif dans lequel l’individuel et le collectif s’équilibrent dans une juste répartition des fonctions de la vie quotidienne ». L’idée de base de ce nouveau modèle est simple. Il s’agit, sur des terrains artificiels supportés par des pilotis, de construire des ensembles de logements individuels insérés dans la logique d’une structure collective, destinée à apporter par ses équipements, l’organisation nécessaire à l’épanouissement de la vie sociale. Ce faisant, Le Corbusier invente ainsi un objet urbain, ni barre, ni tour «intrinsèque comme un gratte-ciel », un unicum qui, placé en représentation dans l’espace de la ville, transcende sur le plan symbolique la fonction ordinaire du logement.



Entre grandeur démonstrative théorique et design expérimental, Le Corbusier applique les méthodes du management industriel, découvert entre les deux guerres pour conduire son projet.



Son objectif est de faire porter l’innovation sur quatre points précis :



- d’abord la dimension urbaine, dans la mesure où ce projet représente une tentative radicale de renouvellement de la structure traditionnelle de l’îlot, aux niveaux spatial et fonctionnel



- ensuite les techniques de construction, qu’il envisage d’orienter vers des procédés d’industrialisation, contrôlés par l’utilisation d’un nouveau dimensionnement donné par le Modulor



- également l’emploi de nouveaux matériaux, dont la mise en œuvre devrait favoriser les techniques d’assemblage et de montage à sec selon ma métaphore de la bouteille dans le bouteiller.



- Enfin sur la conception du logement, d’un point de vue technique par le contrôle du son, de la lumière, de la ventilation et d’un point de vue spatial par la mise en place de dispositifs susceptibles de produire de nouveaux usages dans l’espace de l’habitat.







« Dans cette véritable bataille technique, le véritable enjeu était de ne pas perdre de vue les deux objectifs initiaux :


Le premier : fournir dans le silence, la solitude et face au soleil, à l’espace, à la verdure, un logis qui soit le réceptacle parfait d’une famille.

Le second : dresser face à la nature du Bon Dieu, sous le ciel et face au soleil, une oeuvre architecturale magistrale, faite de rigueur, de grandeur, de noblesse, de sourire et d’élégance.»



Dans cette optique, l’Unité d’habitation qualifiée également par le Corbusier de grandeur conforme correspond à une unité sociable comptant 1600 habitants, comprenant 337 logements de 23 types différents et une série d’équipement comme : école maternelle, hôtel, commerce, bureaux, gymnase…

L’Unité d’habitation c'est aussi 137m de long, 24 m de large et 56m de hauteur édifié sur 18 niveaux et couronné par un toit terrasse aménagé.

Texte de J.Sbriglio

Architecte , membre de la fondation
Site de référence:
http://www.marseille-citeradieuse.org/

Cité radieuse Le Corbusier

280, Bd Michelet
13008 Marseille France

Céramiques West Germany 1950

Charlotte Perriand


Avec Jean Prouvé, Jacques Adnet et Jean Royère, Charlotte Perriand est considérée comme l’un des créateurs de mobilier les plus fameux des années 50.

Bench with storage, 1958 Metal, wood and laminated wood

Ayant longtemps collaboré avec Le Corbusier et Pierre Jeanneret, elle réalise dès 1927 plusieurs meubles en métal - dont la célèbre chaise longue à position variable que Thonet éditera deux ans plus tard.


Coffee table, 1953 Bent steel base and solid wood top
Libérée d’une esthétique conventionnelle, Charlotte Perriand oriente son esprit vers le travail du bois où elle trouve son épanouissement à la suite d’un séjour de quatre ans au Japon - la paille, le bambou, les branches d’arbre deviennent ses matériaux de prédilection : par les diverses combinaisons qui en émanent, elle ne conserve que les volumes essentiels et s’éloigne ainsi d’un logique formalisme.
"Forme libre" table, ca.1953  Bent steel base and solid wood top



C’est surtout après la seconde guerre mondiale que Charlotte Perriand élabore une conception nouvelle de l’habitat en conférant à ses réalisations une dimension humaine : par l’emploi souple des matériaux, et par son rapport privilégié avec la nature, elle impose un style pur et puissant par un certain art de vivre (voir ses modèles de table en bois massif et de forme libre).

Asymmetrical wall-mounted bookshelves, 1958 Metal & mahogany


Consciente cependant des réalités économiques et sociales, elle opte pour la production en série, élaborant une synthèse entre la tradition et l’industrie. “Soucieuse d’innover et non d’affirmer une formule de rénovation”, elle réalisera de nombreux aménagements tels que les logements de l’Unité d’Habitation de Marseille, avec Le Corbusier, en 1949, et les chambres d’étudiant de la Cité Universitaire de Paris en 1953, dont un élément principal est une bibliothèque fabriquée en collaboration avec Jean Prouvé (commandée par André Bloc, créateur du “Groupe Espace”, à 70 et 40 exemplaires).

Cabinet, ca.1960 Oak and metal

Tout au long de sa carrière, Charlotte Perriand s’est profondément attaché à maintenir une qualité de vie : des maisons ouvrières, citadines ou champêtres, aux refuges et hôtels de montagne, elle a sauvegardé l’homme et son environnement en créant un mobilier à la fois confortable et fonctionnel. Elle nous a quitté le 27 octobre 1999 à l’âge de 96 ans, Jean Prouvé disait d’elle qu’elle était un des rares créateurs chez qui l’harmonie de pensée contemporaine était spontanée.

Cabinet, 1962  Mahogany
Cabinet, ca. 1950
Wall-mounted bookshelves & cabinet, 1957


Bibliothèque "Maison de la Tunisie" - 1953
Piétement et étagères en pin, détails et poignées acajou. Plots en tôle d'aluminium pliée et laquée, portes coulissantes en aluminium "pointe de diamant" laqué.


Hauteur : 162 Largeur : 353 Profondeur : 53 cm

 
Bibliothèque 1956


Bookcase, 1960 Metal, aluminum and wood 157 x 277,5 x 46 cm

 

Charles Eames

 Charles Eames né le 17 juin 1907 et décède le 21 août 1978 à Saint Louis dans Missouri, était un designer, architecte et cinéaste américain. Il a principalement travaillé avec son épouse, Ray Eames. Il est considéré comme un designer majeur du XXe siècle car il a su faire évoluer le design vers la production de masse.
En 1925, Charles Eames commence des études d'architecture à l'Université Washington à Saint-Louis, mais il les interrompt deux ans plus tard. En 1929, il visite l'Europe et découvre Ludwig Mies van der Rohe et Le Corbusier. En 1930 il ouvre un cabinet d'architecte avec Charles Gray à Saint Louis. Durant cette période il collabore aussi avec l'architecte Eliel Saarinen. C'est avec son fils, Eero Saarinen, qu'il remportera le premier prix d'un concours de création de design organique organisé par le Museum of Modern Art de New York.


En 1938, sur l'invitation d'Eliel Saarinen, il vient étudier l'architecture (Architecture and Urban Planning Program) à l'Académie des Arts de Cranbrook dans le Michigan. Charles Eames y deviendra rapidement professeur de design industriel. C'est dans cette université qu'il rencontre Ray Kaiser, étudiante en peinture, qui l'assistera dans dans ses travaux, avant de devenir son épouse en 1941.
lounge chair 1956

Le couple s'installe à Venice en Californie et réalise de nombreux décors en contreplaqué pour la MGM qui leur permet de développer des techniques de moulage et cintrage. En 1942, pendant la Seconde Guerre mondiale, ils sont subventionnés par la marine américaine pour leurs avancés techniques sur le contreplaqué. Dans ce cadre-là, ils produiront des attèles, des brancards et des fuselages de planeurs expérimentaux. À la suite de ce travail, ils créent leur société, Evans products, afin de vendre leurs produits auprès du public, mais c'est un échec. En 1946, Herman Miller croit en eux et achète les droits de distribution de leurs créations. Trois ans plus tard, les produits Eames sont de vrais succès.
Dining Chair Wood, 1946

En 1949, le couple expose sa célèbre maison de Pacific Palisades à Los Angeles en Californie. Construite dans le cadre des Case Study Houses, elle devient une référence pour les maisons en préfabriqué. La construction en forme de parallélépipède a une structure légère qui évoque l'architecture traditionnelle japonaise.
La chaise Egg 1950

En 1956, Charles Eames édite le fauteuil Eames Lounge Chair, qui révolutionne le siège de détente, ce sera son plus grand succès. Il est composé de coques en contreplaqué moulé dans les trois dimensions. Aujourd'hui, le Lounge Chair est toujours en production par les sociétés Vitra et Herman Miller. Depuis son lancement, ce fauteuil s'est vendu à plus de 6 millions d'exemplaires à travers le monde.
Armchair DAW, 1948


Durant toute leur carrière, Charles et Ray s'intéressent aussi à la photographie. Ils réaliseront de nombreuses présentations multimédias, combinant images et sons ainsi qu'une cinquantaine de films éducatifs dont Powers of Ten.

Chaise 1940